samedi 19 décembre 2015

Samson et Sally / Le chasseur de papillons


Samson et Sally

Ce long métrage marquant est une co-production entre le Suédo-Danois, réalisé par Jannick Hastrup et sortie au Danemark en octobre 1984. Le film utilise des technique inhabituelles d'animation. Après que l'animation ai été complété sur papier, les dessins ont été photocopié sur des cartons, colorisé et peint au pastel à l'huile, à l'encre indien et à acrylique, ensuite découpé et appliqué au celluloïd avec du scotch à double côtés. Cette technique hors du commun fut réutilisé pour d'autres films d'animation de Hastrup, tel Dreaming of paradise (1987), War of the birds (1990) et The Secret Weapon (1995)

Samson et Sally est un des films qu'on m'a le plus demandé depuis le lancement du blogue et avec raison! Il a non seulement été diffusé 4 fois à Ciné-Cadeau (ça aide à s'en souvenir), mais il est aussi très marquant.  C'est un film de "coming-of-age" (*passage à l'age adulte) avec un large message environnemental. Est-ce un film pour enfants? Ça dépend de votre point de vue et de la sensibilité de votre (ou vos) mioches! L'histoire démontre les humains comme des êtres très cruel avec un malin plaisir à détruire l'environnement marin pour son profit personnel, du point de vue des baleines. Les animaux sous-marins ici sont humanisé avec succès et on s'attache rapidement aux personnages, ce qui frappe encore plus lorsqu'ils sont attaqué par les méchants pêcheurs. Nous avons bien entendu un brin d'humour et de chansons entre les scènes plus violentes émotionnellement, mais ces séquences plus douces sont en trop petite quantité pour faire oublier la cruauté du reste du film. Mais attention, je ne cherche pas à vous faire peur, mais plutôt à vous prévenir.

Car il faut bien l'admettre, si nous gardons un bon souvenir marquant de ce long métrage, c'est justement pour son côté sombre et son honnêteté sur les côtés plus dur et cruel de la vie réelle. Quoi qu'un peu dur par moment, "Samson et Sally" est une magnifique façon de présenter le côté sombre de l'homme à vos enfants encore innocent. Les morales sont raconté de façon parfois un peu épineuses et rude mais avec brio. Je propose que vous écoutiez le film avec votre/vos enfants et en profiter pour ouvrir un dialogue avec eux, sur la violence, la cruauté et l'hostilité des hommes envers leur environnement, mais aussi sur nos responsabilité face à la nature, le courage, le partage, la persévérance et l'importance de l'amitié et du respect. Derrière la dureté occasionnelle du métrage, il déborde de belles morales. "Samson et Sally" nous ont marqué et peut-être même affecter en quelque sorte, et pourtant, nous en gardons tous un très beau souvenir, et là est la plus grand réussite du film.

"Pourquoi les hommes sont si méchant?"
"Ils ne sont pas méchant, ils sont surtout bête. Un jour ils s’apercevront de leur erreurs. En pillant la mer, ils se condamnent eux même car une fois que la mer sera morte, le genre humain disparaîtra."


La première diffusion au Québec dans le cadre de Ciné-Cadeau a été le samedi 27 décembre 1986, et il eut droit à 3 rediffusion, le 28 décembre 1988, le 6 janvier 1991 puis finalement le 23 décembre 1992. Ce film restera à jamais parmi les classiques disparues de Ciné-Cadeau!


FICHE TECHNIQUE
Titre original: Samson Og Sally
Titre alternatif: Le secret de Moby Dick (France)
Année: 1984
Première diffusion à Ciné-Cadeau: samedi 27 décembre 1986
Rediffusion à Ciné-Cadeau: 28 décembre 1988, 6 janvier 1991, 23 décembre 1992
Durée: 59 min.
Pays: Danemark / Suède
Réalisateur: Jannik Hastrup
Scénario: Jannik Hastrup, Li Vilstrup
Auteur du roman: Bent Haller
Musique: Fuzzy
Produit par : Dansk Tegnefilm, Det Danske Filminstitut, Nordisk Film, SVT Drama
Synopsis: Au Royaume des Eaux, la mère du baleineau Samson est capturée par des pêcheurs. Pour lui venir en aide, Samson part à la recherche de son ancêtre, le légendaire Moby Dick qui réside dans la mystérieuse cité d'Atlantis...


Samson et Sally par RetroToonAddict




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Bonus du jour:
Le chasseur de papillons

Année: 1988
Réalisé par Bruce Krebs
Pays: France
Bruce Krebs était à priori un architecte, mais en 1980, il n'était pas très populaire, ni très à la mode. En parallèle, il devient éditeur de bande-dessinés et publie 3 recueils entre 1979 et 1981. Il découvre le cinéma d'animation grâce à l'atelier Super8 de la MMJ de la Rochelle, et à l'association "« Le Collodion humide »". Très vite, il crée alors son propre studio de cinéma d'animation « les films Bruce Krebs » à la Rochelle. Il réalise quarante films. Pour chacun, il choisit un graphisme adapté au sujet. Pour lui, chaque scénario, chaque ambiance doit définir le caractère graphique d'un film. Cette démarche l'amènera à utiliser des techniques d'animation très variées. Ainsi, il approche le film de fusain sous caméra, le pastel, le papier découpé, la terre glaise sous caméra, la plastiline, le film de marionnettes, le film expérimental, le cartoon (bien sûr) et le film de synthèse 3D…
Aujourd'hui, il enseigne la réalisation à l'école des métiers du cinéma d'animation (EMCA) d'Angoulême.


Le Chasseur de Papillons (Ciné-Cadeau) par RetroToonAddict

jeudi 17 décembre 2015

Le secret des Sélénites / Minifée


Le secret des Sélénites


Quel film bizarre! L'inspiration première de ce long métrage est tirée du livre "Les Fabuleuses aventures du légendaire baron de Münchhausen" et s'inspire librement de certains épisodes du livre de Gottfried August Bürger.

Il est difficile d'expliquer le film tellement il est étrange dans son contexte, dans son aventure, dans sa musique mais surtout à travers ses dessins bizarroïdes. C'est un peu pourquoi j'adore ce film. Je vous laisse le découvrir par vous même, question de ne pas vous le gâcher si vous ne l'avez jamais vu.

Produit en 1982, sorti en salle en 1984 et diffusé pour la première fois à la télévision française dans Récré A2, sur la chaîne Antenne 2, en version épisodes. Étrangement, la première diffusion à Ciné-Cadeau a eu lieu le samedi 24 décembre 1983, avant sa sortie en salle en France. Il eu droit à deux rediffusions le 28 décembre 1983 et le 1er janvier 1987.

FICHE TECHNIQUE
Titre alternatif: Moon Madness
Année: 1984
Première diffusion à Ciné-Cadeau: samedi 24 décembre 1983
Rediffusion à Ciné-Cadeau: 28 décembre 1983, 1er janvier 1987
Durée: 82 min.
Pays: France
Réalisateur: Jean Image
Scénario: France Image, Jean Image
Musique: Shuki Levy, Haim Saban
Produit par : Les films Jean Image, les films A2, L.C.J. Production
Synopsis: En 1787, l'astrologue Sirius, convaincu de l'existence de Sélénites sur la Lune, prépare une expédition avec son cousin, le baron de Münchausen. Sur un trois-mâts équipé de ballons, ils partent dans l'espace. Ils se posent et découvrent les Sélénites, qui ont trois jambes et dont la tête n'est pas rattachée au corps. Ils rencontrent le roi des Sélénites, mais ils sont attaqués par les Vertprés, qui veulent arracher aux Sélénites le secret de leur immortalité.





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Bonus *HORS-SÉRIE* du jour:
Minifée



Minifée - Conte de Noël par RetroToonAddict

mardi 15 décembre 2015

Le roi et l'oiseau / Mordillo

 

Le roi et l'oiseau

 

"Le roi et l'oiseau" est sans conteste parmi les plus grands chefs-d'oeuvre d'animation jamais produits, non seulement au sein de la programmation de Ciné-Cadeau, mais dans toute l'histoire du dessin animé. Il y a des tonnes de choses à dire et d'analyses à faire sur ce fabuleux long métrage, je pourrais facilement en écrire une cinquantaine de pages. Mais aujourd'hui, concentrons-nous sur son histoire, sa provenance et l'importance de ce trésor animé.

Reculons jusqu'en 1941, l'Europe est sous l'emprise des Nazis. À cette époque, toute créativité artistique est écrasée d'une main de fer par d'exécrables oppresseurs. C'est dans ce feu qui gronde que se rencontrent Paul Grimault et Jacques Prévert. Ils devinrent rapidement amis, épris d'une magie créatrice et d'une vision poétique similaire durant l'ignoble quotidien en temps de guerre. Prévert, qui collabore déjà avec l'artiste Carné, sent qu'à travers les dessins de Grimault, sa poésie peut éclore en une nouvelle étincelle qui ne cessera jamais de briller. Leur collaboration et amitié aura duré jusqu'au décès de Prévert en 1977.

Les deux artistes vont se retrouver au sein de l'équipe des Studios Gémeaux. Ils y produiront quelques publicités, qui aguicheront de plus en plus les annonceurs. Le succès de nos deux artistes et des Studios Gémeaux est en pleine croissance au milieu des années 50. À ce moment dans son histoire, les studios comptent plus d'une centaine de dessinateurs, graphistes, coloristes, traceurs... Le rêve de rivaliser avec les studios tels que Disney était bien réel et on mettait tout en œuvre pour y parvenir. Il fallait une quantité énorme de motivation et de talent pour concurrencer les 1500 dessinateurs et les infrastructures de Disney. De leur côté, en marge des projets plus lucratifs de la publicité, Prévert et Grimault ne cessent d'animer leur poésie et ils réaliseront leur premier court métrage ensemble en 1947, "Le petit soldat", tout en préparant un long métrage basé sur un conte Danois, "La bergère et le ramoneur", de Hans Christian Andersen.

Le perfectionnisme de Grimault est sans limite, chaque image devait être parfaite. Il n'avait peut-être pas les moyens de Disney, mais il monta son équipe avec expertise et réussit à motiver ses troupes pour que chacun d'entre eux se donne corps et âme pour la réussite du projet en atteignant la vision artistique de Grimault. Il garde le contrôle de chaque partie du métrage dans sa création, peu importe le temps que ça lui demande, pour obtenir un résultat à la hauteur de ses rêves. Mais un tel investissement ne plait pas à un très grand nombre de producteurs qui, pour la majeure partie, voient le temps s'écouler entre leur doigts, comme de simples billets de banque...

C'était malheureusement le cas d'André Sarrut, co-fondateur des Studios Gémeaux, aux côtés de Grimault. Mais pour balancer mes propos, il faut bien l'admettre, toute production doit être rentable, malgré ses besoins artistiques, et c'est la lourde tâche des producteurs. Après 3 années de travail acharné sur le film, Sarrut en a assez du perfectionnisme de Grimault et ils entrent en conflit. Grimault n'a finalement d'autre choix que d'abandonner le projet à son associé. À ce moment, le film est déjà à 50% dessiné, et à partir de ces brouillons, le reste du film est bâclé et terminé à la va-vite. À sa sortie en salle en 1952, il n'obtient aucun succès et disparaît des salles presque aussi rapidement que de la mémoire des spectateurs.

Après son retrait du projet, Grimault fonde son propre studio d'animation, "Les films Grimault". Rapidement, les activités de son studio devient rentables et quelques années après la sortie du film "La bergère et le ramoneur", il rachète les droits.

En 1976, il retravaille le scénario avec son ami poète Jacques Prévert et monte une équipe de collaborateurs et de jeunes dessinateurs de talent. Cette fois, ils vont s'éloigner un peu du conte original de Hans Christian Andersen et se concentrer sur le combat entre un oiseau attachant et un roi dictateur. L'histoire d'Andersen y est toujours, mais transformée, conservant les personnages de la bergère et du petit ramoneur, mais en s'en servant uniquement comme prétexte pour la lutte entre le roi et l'oiseau (ou, si vous préférez, l’autorité et la liberté!). Nos deux artistes, maintenant libres de permettre à leur imagination de s'épanouir enfin, laisseront libre cours à leur créativité pour dépeindre dans leur histoire leur vision de la société. Le tout dans un univers imaginaire, certes, mais qui ressemble étrangement au nôtre.

Les messages et les critiques intelligentes sont légion dans le long métrage. Le roi représente la dictature de nos politiques tandis que l'oiseau vient y mettre le trouble avec sa légèreté et sa désinvolture, dans une ambiance grise et triste rappelant le film 1984 (basé sur le roman du même nom). Le design du métrage est en quelque sorte l'expression moderniste de notre société. Une dérive de la standardisation de masse. Très bien démontrée d'ailleurs par la séparation de la population en deux classes distinctes: les opprimés, abandonnés au sous-sol; et ceux ayant perdu toute personnalité, tous identiques et serviles à la royauté. Le royaume est aussi un bon exemple du modernisme parfois ridicule de notre société, dépeint par ses mille et une machines grotesques, tel que le trône-auto tamponneuse. Le roi et l'oiseau est une vision, toute en poésie, du matérialisme citadin. Le film ne juge pas le progrès, mais il questionne plutôt son utilité, sa stérilité, sa raison et son sens réel. Avons-nous vraiment besoin de trône-auto tamponneuse? Malgré toute ces machines meublant son quotidien, le roi s'ennuie toujours! Les nombreuses métaphores de critiques sont évidentes mais ô combien maîtrisées.

Mes propos effleurent à peine le sujet méritant une plus grande analyse. Il faut le reconnaître, Grimault fait partie des plus grands animateurs pour sa détermination et son talent, montant le dessin animé au niveau de "7e art". Un film qui mérite découverte si ce n'est déjà fait. Au sommet des bijoux que nous aura offerts Télé-Québec trône "Le roi et l'oiseau". C'est pour ce type de long métrage que je considère que l'on doit tous une fière chandelle à la chaîne québecoise. Pour clore ce texte, je citerai la chanteuse de cet indicatif des fêtes: Radio-Québec, c'est autre chose et c'est tant mieux!
(Indicatif Radio-Québec: Meilleurs voeux)

Il fut diffusé pour la première fois à Ciné-Cadeau le mercredi 26 décembre 1984 et a eu droit à seulement 2 rediffusions, le 22 décembre 1986, puis le 1er janvier 1989. Il eut plusieurs éditions VHS et est aujourd'hui réédité en DVD en version remastérisée.


FICHE TECHNIQUE
Titre alternatif: The king and the mockingbird
Année: 1980
Première diffusion à Ciné-Cadeau: mercredi 26 décembre 1984
Rediffusion à Ciné-Cadeau: 22 décembre 1986, 1er janvier 1989
Durée: 83 min.
Pays: France
Réalisateur: Paul Grimault
Auteur du roman:  Hans Christian Andersen
Scénario: Jacques Prévert, Paul Grimault
Musique:  Wojciech Kilar
Produit par : Les Films Paul Grimault, Les Films Gibé, A2
Synopsis: Le Roi Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize règne en tyran sur le royaume de Takicardie. Seul un Oiseau, enjoué et bavard, qui a construit son nid en haut du gigantesque palais, tout près des appartements secrets de Sa Majesté, ose le narguer. Le Roi est amoureux d’une charmante et modeste Bergère qu’il veut épouser sous la contrainte. Mais celle-ci aime un petit Ramoneur. Tous deux s’enfuient pour échapper au Roi et, réfugiés au sommet de la plus haute tour du palais, sauvent un petit oiseau imprudent pris à l’un des pièges du Tyran. Le Père Oiseau reconnaissant promet en retour de les aider. La police retrouve la trace des fugitifs. Une folle poursuite s’engage. Des machines volantes conduites par des policiers moustachus, de mystérieuses créatures couleur de muraille qui espionnent la ville, des tritons motorisés et le Roi sur son trône électrique flottant, ou sur son gigantesque Automate, les pourchassent…

AVERTISSEMENT

Pour des raisons de droits d'auteur, je suis dans l'impossibilité de vous partager gratuitement le film. Je vous invite fortement à vous le procurer:
Sur Amazon
Sur iTunes
ou en magasin!


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Mordillo

 

Mordillo est une série animée de très courtes capsules créées par Guillermo Mordillo entre 1976 et 1981. le nombre d'épisodes s'élève à environ 400, totalisant plus ou moins 300 minutes de dessins animés. La série a été vendues dans plus de 30 pays et même présentée au festival de Cannes. Comme il n'y a aucun dialogue, c'est très facile à exporter! Au Québec, c'est à Radio-Québec que l'on pouvait voir ces capsules, et à l'année, pas seulement dans la programmation de Ciné-Cadeau. Il est difficile de trouver la date de la première diffusion de Mordillo sur la chaîne québécoise, mais jusqu'à présent, nous avons trouvé des épisodes sur des cassettes VHS datant de 1985. Il est fort probable que la diffusion ait débuté bien avant cette année là. Une chose est sûre, on les a vues, on les a adorées, on en a fait des puzzles et on se souvient tous d'un de ces cadres sur le murs de notre médecin de famille ou notre dentiste. On se souvient tous de cette époque où Mordillo était partout. Je vous offre aujourd'hui deux séries de capsules qui ont été diffusées dans le cadre de Ciné-Cadeau, en plus des cinq premières capsules de sa série. Bon visionnement, les mordus!
Je vous invite à visiter le site web officiel, il vaut le déplacement:
www.mordillo.com

lundi 14 décembre 2015

Sans famille / Charlie Brown

Sans famille

En provenance du blogue Planète-Jeunesse:
"Première adaptation nippone du roman bien connu d'Hector Malot, ce film n'adapte que très sommairement l'histoire originale. Pour pallier la limite de temps imposée par un format de 80 minutes, le scénario se concentre avant tout sur la recherche de la mère de Rémi et sur un Rémi musicien ambulant (alors que dans le roman il accumule différents métiers au cours de l'histoire). Le ton mélodramatique de l'histoire a été quelque peu atténué par l'ajout de séquences humoristiques, notamment au travers des pitreries de Capi et de Pepe. Quant aux animaux présents, ils sont ici capables de converser avec les humains. Quelques différences sont également à souligner par rapport au roman : tout d'abord, le chien Capi (qui est ici un Saint-Bernard) appartient bien à Rémi et non plus à Vitalis. De même, le personnage du perroquet Pepe n'apparaît pas dans l'histoire. Quant au jeune frère handicapé de Rémi, Arthur, il a laissé place à une fillette prénommé Lisa (Liz en VO) en pleine santé. Le père adoptif de Rémi, Jérôme Barberin, est présenté ici comme un homme violent et sans-cœur qui vend Rémi comme un objet parce qu'il veut se débarrasser de lui; le film oublie ainsi toute la condition sociale dans laquelle se retrouvent les Barberin après le licenciement du mari et l'injustice sociale dont il est victime.
Le film ne s'attarde d'ailleurs pas beaucoup sur la situation économique et sociale des paysans français de la fin des années 1870 et les Barberin présentés dans le film ne semblent pas si démunis que ça. De même, Vitalis est censé être très pauvre, mais au début lorsqu'il prend Rémi avec lui on le voit voyager à bord d'un bateau où on ne voit ni capitaine ni autre passager ! On ne sait pas vraiment pourquoi ni s'il s'agit d'un simple ferry pour traverser le fleuve. Si quelques anachronismes restent présents au début de l'histoire, globalement la France de 1878 est relativement bien représentée (on évite notamment la présence de la Tour Eiffel lors du passage à Paris). Techniquement, le film est assez joli à voir grâce à de magnifiques décors très colorés et un chara-design agréable quoique très désuet.
Le film a bénéficié de deux doublages : un premier qui semble dater des années 70 (pour une éventuelle sortie cinéma ?) au vu du ton employé par les comédiens, avec un casting similaire à celui de Bulles sous les Mers puis un second réalisé en 2005 pour la sortie DVD. Ce dernier est très correct, mais on constate quelques légères différences avec la VO : le beau-frère de Mme Mulligan devient son frère et Maman Barberin n'est jamais nommée avec son nom de famille. D'autre part, la chanson présente en VO qui sert de générique de début et de fin a été adaptée en français."

Il est très difficile pour moi de ne pas comparer ce long métrage à la série "Rémi sans famille" qui a marqué notre enfance. "Sans famille" est une histoire triste, et pourtant, la compagnie de production de la Tôei décide d'ajouter des scènes humoristiques, ce qui gâche tout du ton mélodramatique qui a rendu la série télé si populaire. Il est aussi difficile de s'attacher aux personnages tant ils ne sont ni crédibles, et le rythme dramatique sans cesse ralenti par l'humour de pitrerie des animaux. Parce qu'ici, on a mis le réalisme de côté pour y insérer des animaux anthropomorphiques. Je comprends l'envie de faire parler les animaux pour amuser les enfants et offrir un "comic relief" à l'histoire, mais ça ne fonctionne pas dans "Sans famille". Pourquoi certains animaux sont dotés de parole et d'autres non? Ça manque de constance.

Il y a beaucoup de différences entre le roman original et ce long métrage. Le problème, c'est que les changements apportés gâchent un peu l'histoire car, par manque de temps, il manque souvent le contexte qui expliquerait pourtant les agissements des personnages. L'animation et les dessins sont très peu attachants. Ce type d'animation un peu simplette n'a pas fait long feu, il n'a jamais été populaire, ça manque beaucoup de charme. Heureusement, ces techniques sont maintenant désuètes. Je sais bien que les enfants sont le public cible et non les adultes comme moi, mais comment ne pas être déçu ou irrité par des séquences comme lorsque Rémi se retrouve emprisonné dans une pièce ressemblant à un cachot et qu'il cherche à s'évader? Surtout lorsque après quelques tentatives ratées, Rémi va dire : "Il nous faudrait trouver un passage secret!" Mais à peine le temps de se dire que cette réplique était ridicule qu'il glisse la main sur une pierre et... bien oui, il trouve un passage secret... Tout ça est tiré par les cheveux.

Toutefois, les enfants n'y verront que du feu, vous direz. Néanmoins, n'est-ce pas toutes ces raisons qui font que ce long métrage n'aura été diffusé qu'une seule fois et qu'il n'aura jamais été un classique Ciné-Cadeau pour aucun d'entre nous? "Sans famille" fut diffusé une seule fois à Ciné-Cadeau et ce fut la première diffusion télé en version française, le dimanche 30 décembre 1984.

FICHE TECHNIQUE
Titre original: Chibikko Remi to meiken Capi
Titre alternatif: Remi, sans famille
Année de sortie: 1971
Première diffusion à Ciné-Cadeau (et francophone): Dimanche 30 décembre 1984
Durée: 81 min.
Pays: Japon
Réalisateur: Yugo Serikawa
Auteur du roman: Hector Malot
Musique: Chuji Kinoshita
Produit par : Tôei Animation
Synopsis: Rémi est un petit garçon de huit ans qui vit dans le village pauvre de Chavanon avec sa maman Barberin, son chien Capi et son perroquet Pepe. Mais un jour, son père revient à la maison après un grave accident de travail et lui apprend qu'il est en réalité un enfant trouvé. À court d'argent, son père adoptif décide de vendre Rémi à Vitalis, un musicien ambulant qui parcourt le pays avec sa troupe d'animaux savants (un singe et deux chiens). D'abord désemparé devant une telle injustice, Rémi finit par s'attacher à Vitalis et décide de devenir lui-même musicien ambulant tout en espérant retrouver un jour sa véritable mère. Mais les malheurs s'acharnent sur le pauvre Rémi qui devra faire preuve de courage et de volonté pour s'en sortir et parvenir à une vie de bonheur.

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Bonus du jour:
Charlie Brown

1x04 / Charlie est amoureux (You're in love, 1967)
Première diffusion connu à Ciné-Cadeau le mardi 25 décembre 1984

Charlie Brown - 1x04 - Charlie est amoureux... par RetroToonAddict


1x05 / C'est ton chien (He's your dog, 1968)

C'est ton chien Charlie Brown! par RetroToonAddict